Carotte
Daucus carotta                                           Famille : Apiacées
sous espèce : daucus carotta subsp. sativus


Périodes de semis et de récoltes :

Température de germination :	10° C	Durée de la levée :	10 à 15 jours
Profondeur du semis :	1 cm	Durée avant récolte :	12 à 16 semaines
Distance entre plants :	8 à 10 cm	Distance entre rangs :	15 à 25 cm
Conservation des graines :	4 ans	Graines par grammes :	800

Maladies :
La carotte n'est pas le légume le plus sujet aux maladies dans le potager.
Toutefois elle peut être atteinte par :
       - le mildiou : présence d'une substance poudreuse blanche sur les feuilles.
       - l'alternariose : présence de petites taches brunes, circulaires sur les feuilles.
Ces 2 maladies cryptogamiques sont liées à des champignons microscopiques qui se développent lors de conjonctions d'humidité et de chaleur. Dans le cas de fortes chaleurs, éviter à l'arrosage de mouiller les feuilles.
En cas d'attaque minime, ôter les feuilles atteintes. Si les symptômes se développent, pour l'alténariose, traiter avec une bouillie cuprique (bouillie bordelaise ou cuivrol). Pour l'oïdium, traiter au soufre.
Voir aussi Purins, décoctions, macérations, infusions.

Des malformations des racines peuvent apparaître. Elles ne sont pas dues à des maladies mais à des conditions de culture défectueuses :
       - les carottes torsadées, qui s'enroulent les unes aux autres, sont liées à un mauvais éclaircissage, trop tardif ou gardant des racines en trop grande proximité.
       - les carottes fourchues, avec des racines qui s divisent, proviennent de cailloux, de mottes de terre trop volumineuses qui font obstacle à la pénétration de la racine dans le sol.
Dans les deux cas la solution réside en une bonne préparation du sol et en un éclaircissage correct.


Ravageurs :
Si les carottes ne sont pas trop sujettes aux maladies, elles sont victimes de ravageurs, essentiellement la mouche de la carotte et le mulot (ou plutôt le camapagnol des champs et le campagnol terrestre).
       - la mouche de la carotte : Psilae rosae est un insecte diptère noir, de 5 mm de long, qui s'attaque à la carottes, mais aussi au panais, au cèleri et plus rarement au persil. Le ravageur n'est pas l'insecte adulte, mais sa larve, sorte de petit vers jaune crème de 7 à 8 mm qui creuse des galeries en superficie de la racine pour se nourrir. Il ya le plus souvent 2 générations durant l'année :
                - 1^ère génération : L'insecte hiverne dans le sol, sous forme de nymphe une pupe. En Avril Mai, ces pupes donnent naissance à la première génération de mouches qui deviennet adultes, s'accouplent et pondent auprès des légumes hôtes. Les larves se développent et se nourrissent de ces légumes hôtes.
                - 2^ème génération : Courant Juillet, ces larves donnent naissance à une nouvelle génération de mouches qui vont générer vers la mi Août de nouvelles larves qui se nourriront jusqu'en Septembre Octobre, sur les récoltes d'hiver en pouvant provoquer des dégâts importants.
          Comment lutter contre la mouche de la carotte ? 3 méthodes :
                - Chimique : avant le semis, prévoir un traitement préventif du sol par épandage et griffage, avec un produit spécifique.
                - Physique : la mouche de la carotte vole très bas, il y a donc la possibilité d'entourer sa planche de carottes d'un voile anti-insectes d'environ 60 cm de haut. L'utilisation de pièges englués jaunes renseignera sur la présence ou non de cet insecte. On peut également couvrir la planche d'un voile non tissé léger (18g/m²) qui permettra le passage aisé de l'eau (de pluie ou d'arrosage)
                - Naturelle : Certaines plantes ont une action répulsive sur la mouche de la carotte. Ainsi, il est recommandé de semer des poireaux ou des oignons en proximité, voire en alternance avec les rangs de carottes. Semer de la coriandre à proximité présente le même interêt, contrairement au persil qui attire ce ravageur.

       - les campagnols : La carotte semble belle, le collet magnifique est si vous l'arrachez, il peut ne rien rester, sauf le collet creux. Le coupable n'est pas le mulot qui s'établit dans des endroits plus discrets, talus, broussailles, haies. Les coupables sont les campagnols, campagnol des champs et campagnol terrestre dont les galeries plus ou moins superficielles, sont facilement repérables. Ils se nourrissent essentiellement des parties souterraines des plantes, en particuliers dans les jardins en bordure de champs ou de prairies, véritables réservoirs de campagnols (on peut y rencontrer jusqu'à 1000 individus à l'hectare).
          Comment se débarrasser des campagnols ?   Peu de réponses satisfaisantes :
                - Les prédateurs : le campagnol est un plat apprécié de nombreux animaux qu'il faut sans aucun doute protèger car ils en comsomment énormément. Les rapaces nocturnes (chouettes), les rapaces diurnes (buses), mais aussi les mustélidés (belettes, fouines, hermines) et un autre mammifère gros consommateur de campagnols, mais plus problématique : le renard !
                 - Les pièges :
                         - les pièges à pince sont rarement efficaces car difficiles à mettre en place sans détruire la galerie,
                         - les pièges à ultasons n'ont guére plus d'efficacité et peuvent perturber également la vie des animaux de compagnie, chien, chats, malgrè l'utilisation de longueurs d'onde bien ciblées,
                         - les poisons sont de deux ordres:
                               - les poisons en pâtes ou les céréales empoisonnées, le risque étant d'empoisonner d'autres animaux d'une part et d'autre part les campagnols n'ont que peu d'attirance pour les graines, ils préfèrent de loin les racines fraîches,
                                - le tourteau de ricin est peut-être le poison répulsif le plus efficace, c'est également un engrais à action lente (5, 3, 1). En répulsif contre les camapgnols, en cas de forte infestation, on peut l'utiliser dans le dosage de 100 à 150 grammes par m², avec la nécessité de réitérer l'épandage 2 ou 3 fois durant la saison car l'action est limitée dans le temps. Dans le cas d'une présence minime de campagnol, la dose par épandage peut-être réduite à 40 à 50 grammes par m². Très important : la ricine présente dans le tourteau de ricin est un poison violent, pour l'homme, pour les chats et les chiens et autres mammifères. Il essentiel de porter des gants lors de l'épandage, d'enfouir le tourteau à 8, 10 cm de profondeur par un bon griffage et de stocker le produit de manière bien hermétique, hors de portée des enfants et des animaux.


Conditions de culture et mise en oeuvre :
La carotte aime bien les sols légers, sableux, ameublis, enrichis à l'automne précédent de matière organique bien décomposée. Evitez les sols lourds, caillouteux, qui donnent res racines fourchues et les apports de fumier frais avant semis. Dans les sols très argileux, il est conseillé d'apporter du sable à l'automne.
La carotte se sème directement en ligne, en pleine terre, dans un sillon profond de 1cm, de février aux tous premiers jours de juillet en fonction des différentes variétés. Toutefois, les semis de février doivent se faire sous abri, tunnel plastique ou voile.
Pour les semis de carotte, il est conseillé de pratiquer la technique du "faux semis", à savoir préparer son sol prêt à semer et le laisser ainsi 2 à 3 semaines. Les graines contenues dans le sol vont donc germer, se développer. Il n'y a plus qu'à les retirer par sarclage et pratiquer le "vrai semis". Cette technique qui permet d'apurer le sol, facilite grandement la levée et le nettoyage des plantules.
Pour avoir une croissance optimale, la carotte a besoin d'être éclaircie ; un semis clair facilite cette opération appelée démarriage.
Il faut procéder en deux temps :
          - lorsque les plantules ont 2 ou 3 cm de haut, on les éclaircit en gardant une plantule tous les 2 à 3cm,
          - dans un second temps, environ 2 à 3 semaines plus tard, lorsque les petites carottes ont 3 ou 4 feuilles, on éclaircit en en gardant une tous les 7 à 8 cm.
Il est conseillé de semer clair plutôt que d'éclaircir. L'éclaircissage laisse dans le sol des fissures qui serviront de lieu de ponte à la mouche de la carotte. Pour semer clair, on mélange les graines à du sable sec.


Variétés :
Les carottes sont classées en 4 groupes selon leurs caractéristiques morphologiques.
          - les carottes courtes sont plus adaptées à des semis hatifs, sous chassis. Lisse, sans collet vert, elles sont colorées, tendres et sucrées. Carotte de type grelot comme  la variété Marché de Paris.
          - les carottes demi courtes. Elles sont trappues, avec des racines larges et coniques, elles s'adaptent aux sols lourds et profonds et sont plutôt destinées à des récoltes d'automne. Carottes de type Chantenay.
          - les carottes demi-longues : mesurant 15 à 20 cm de long, elles présentent des racines cylindriques. Elles sont plus adaptées aux récoltes d'été et d'automne. Le type carotte nantaise est le plus répandu. La carotte Touchon, un peu plus hâtive que la précédente, préfère les terres plus sableuses
Dans les carottes demi-longues, la carotte de Luc est une variété traditionnelle (cultivée dès le XIXè) à racine conique allongée, rouge orangé. Rustique, précoce et productive, cette variété  bien adaptée aux sols lourds convient aussi bien à la culture de primeur qu' à la conservation.
          - les carottes longues : Elles présentent des racines importantes, larges et coniques avec un cœur bien développé. Ce sont des variétés rustiques qui conviennent bien à la culture en terre profonde pour des récoltes d’automne et d’hiver, avec une bonne conservation hivernale. La carotte de Colmar est le type le plus répandu de carotte à racine longue. C'est plutôt une variété à cuire,  pour des récoltes d'automne (semis en mai – juin).
La carotte de Carentan  est une carotte longue, variété précoce et rustique facile à cultiver toute la saison et d'excellente qualité gustative.      


Multiplier :
Au potager, la carotte est une production annuelle, semée dès début du printemps pour une récolte jusqu'en automne, avec une conservation en silo durant l'hiver. Mais la plante est une bisannuelle qui ne donnera des graines que lors de la seconde année de végétation. Si l'on veut récolter ses propres graines de carottes, il faudra donc ou protéger du gel  les carottes laissées en terre durant l'hiver (paillage) ou alors replanter au printemps les carottes mises en silo. Dans ce cas; on le remet en terre bien verticalement, en laisssant simplement le collet apparent, sur des rangs espacés de 40 à 50 cm, avec 20 à 30 cm entre les plants. Les carottes sont allogames, c'est à dire qu'il y a fécondation entre deux individus distinscts. On ne peut donc envisager de récolter des graines que d'une seule variété et par ailleurs il faut être vigilant à ce qu'il n'y ait pas risque de croisement avec des carottes sauvages.
La récolte des graines se fera sur les premières ombelles à apparaître sur les tiges principales. On peut même supprimer les ombelles adjacentes sur les tiges latérales, plus tardives. Celà a pour effet d'aider au développement des ombelles principales qui produiront des graines plus fortes avec un pouvoir germinatif plus important. Lorsque les ombelles sont à maturité, brunes et sèches, par un temps chaud et sec, on les coupe et on les laisse encore sécher sur un torchon. Au bout d'une quinzaine de jours, on les bat délicatement dans un sac en toile. on passe les graines dans un tamis aux mailles adaptées et ensuite on les vanne pour enlever les impuretés. Ensuite, on les frotte entre les mains pour les débarrasser des poils qu'elles portent et qui les font s'accrocher les unes aux autres.
Attention : ce procédé ne peut concerner que les variétés dites "classiques" qui restent fidèles et absolument pas les variétés "hybrides" qui ne se reproduisent pas à l'identique.

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